Seuil-01-séquence-2-Attitude religieuse

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« Il fallait saisir quelque chose de l'au-delà,
embrasser d'un trait toute la vie du monde. »

sq-1-2 Sacré
sq-1-2 Sacré, © Mess'AJE
 

Repérer les cultures et les rites qui ont marqué Israël et les thèmes :
sagesse, fécondité, naissance-mort-immortalité, fusion avec la nature.
Les thèmes de la vie et de la mort, de la fécondité, de la quête des origines et de l'immortalité reviennent comme un refrain à travers le symbolisme des images, la flûte comme une ritournelle, les voix et le texte.
Le mythe est la clé de compréhension de ce monde habité par le divin.

Médite, creuse, interroge

 

Exégèse

Aussi loin que nous remontions dans l'histoire de l'humanité, nous y découvrons, sous des formes variées et des représentations diverses, des signes d'une croyance en un au-delà de l'homme, les signes d'une recherche du sacré, du divin, du religieux.

L'humanité plonge ses racines vitales dans un lointain passé ; l'homme d'aujourd'hui est le fruit d'une longue évolution et la recherche religieuse de l'homme est, elle aussi, le résultat d'une longue marche, d'un enfantement progressif. Dans le contexte biblique, les religions naturelles et leurs mythologies sont le terreau, l'humus culturel, cultuel et religieux d'où est sorti Israël et son aventure spirituelle unique.

C'est dire l'importance des religions qui manifestent les premiers efforts de l'homme pour répondre aux grandes questions qu'il se pose: sens de la vie, de l'amour, de la souffrance, de la mort, de l'au-delà, de la divinité. Les récits mythiques que nous ont laissés les grandes civilisations de l'Orient ancien, Babylone, Canaan, Égypte, sont en quelque sorte les premiers balbutiements de la foi, même si les rites ou cultes pratiqués nous semblent ambigus.

 

Théo/Philo

L'univers de l'homme marqué par des répétitions multiples, éveille le désir d'y trouver une cohérence et permet le surgissement de la rationalité. Il associe les unes avec les autres les cohérences de son univers, il les analyse, en tire des lois et en maîtrise la répétition.

Le sacré est le langage de l'homme sur les valeurs qu'il considère au-dessus des autres, pour lesquelles il donnerait tout, même sa vie. Le sacré est intouchable, ne peut être remis en cause, il échappe à une foi religieuse explicite. C'est le langage des fondements. Àl'intérieur du langage sacré, le divin exprime ces valeurs les plus hautes comme données d'un ailleurs, d'un au-delà. Le divin est diffus: il y a diversification des puissances démiurgiques qui fondent, justifient, créent les différentes dimensions du monde environnant. Si une relation s'instaure avec un dieu, on parle de religion.

Le récit du mythe prend son sens religieux à l'intérieur d'une liturgie d'initiation, d'une mystagogie. Les symboles vécus deviennent porteurs de sens pour la vie quotidienne en se vérifiant par l'expérience dans le cadre des mises en scènes liturgiques. De ce fait, la précarité est dépassée puisque "tout prenait sens".

Mais les mêmes symboles sont utilisés par la Bible et la liturgie chrétienne ! Oui, seulement, ils sont chargés du sens différent que leur donne l'histoire des relations entre Dieu et son peuple.

Parle

 

Exégèse

"Les hommes attendent des diverses religions la réponse aux énigmes cachées de la condition humaine, qui, hier, comme aujourd'hui, troublent profondément le cœur humain: Qu'est-ce que l'homme ? Quel est le sens et le but de la vie ? Qu'est-ce que le bien et qu'est-ce que le péché ? Quels sont l'origine et le but de la souffrance ? Quelle est la voie pour parvenir au vrai bonheur ? Qu'est-ce que la mort, le jugement et la rétribution après la mort ? Qu'est-ce que le mystère dernier et ineffable qui entoure notre existence, d'où nous tirons notre origine et vers lequel nous tendons ?"

Nostra Aetate 1c

Cf. referen-ciel : txt: Ugarit
Cf. referen-ciel : txt : Égypte
Cf. referen-ciel : txt : Babylone
Cf. referen-ciel : vidéo : Le mythe

 

Théo/Philo

"Le symbole n'est pas inventé par deux individus qui arbitrairement, décideraient de le considérer comme tel; il vient briser le miroir de la relation interpersonnelle, pour faire entrer les individus dans un ordre qui les précède, un langage, une communauté, une lignée, un cosmos, un monde déjà là, un dieu ou un esprit qui les leur donne. C'est en étant utilisé et manipulé que le symbole acquiert sa valeur symbolique. Il rompt la dualité entre le dire et le faire; et sa principale utilité est de faire entrer les personnes dans l'ordre symbolique."
Jean-Marie Beaurent, RTP p38d-39a

Cf. referen-ciel : vidéo : Dominantes éthiques des grandes religions.

Contemple

 

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sq-1-2-dia-pro.jpg, © Jean-Noël Michalik
 

 

Le monde d'alors vivait au rythme des saisons. Les Mésopotamiens, c'est loin, mais, par-delà les siècles, il y a l'homme qui naît et qui vit comme il peut. Les Mésopotamiens, c'est loin, mais, par-delà les siècles, il y a l'homme qui meurt au coucher du soleil.

Il fallait donc saisir quelque chose de l'au-delà.
Il fallait retrouver le pays d'où je viens, la terre d'où je viens, et embrasser d'un trait toute la vie du monde, toute l'origine du monde ! Il fallait donc planter la graine pour récolter des fruits, pour avoir des enfants, car il fallait que d'autres recommencent là où la vie finit, comme les saisons succèdent aux saisons. Il fallait que le sang coule dans nos veines, comme l'eau irrigue le lit de la rivière. Il fallait se plonger dans la mer, et s'offrir au soleil, eux qui se trouvaient là à l'aube du premier jour...

C'est à ce moment-là que tout prenait un sens, du moins le croyait-on... Mimer la création pour revêtir le monde, devenir le sosie de cette vie nouvelle qui prend jour au printemps, jeter bas ses vieux meubles pour une vie de bonheur, créer et procréer dans un temple sacré pour s'allier au soleil, père de toutes choses; pour s'allier à l'eau, mère de toutes choses. Et c'était bien.

Les murmures de la vie sur la terre laissent parfois jaillir la symphonie des dieux. C'est ce qu'on espérait. Et les masques sacrés trouvaient leur harmonie au grand balancement de tout notre univers. La terre, le ciel, l'été, l'hiver, la nuit, le jour, la vie, la mort... comme le haut d'une vague, et puis comme son creux, recréent le même mouvement d'une éternelle naissance.