session-18-seuil-04-séquence-06-L'Église-sacrement
Onglets principaux

« Nous qui sommes Église où tout est rassemblé dans le Christ »

Cette séquence est charnière : elle conclut l'oeuvre de l'Espri-Saint ; l'Église est un fruit de la Résurrection ; elle introduit à la vie sacramentelle et aux sacrements. La vie de résurrection s'incarne dans les sacrements de l'Église. Elle exprime aussi les trois dimensions fondamentales et inséparables de la vocation chrétienne : le service (roi), l'annonce de la Parole (prophète), la prière (prêtre).
« Une Église » 1-Comment accueillir les récits des Actes des Apôtres dans la situation de l'époque ?
Une situation chaotique : Sous occupation romaine, le climat de tension et de répression quotidienne est à son paroxysme. Dans ce contexte chaotique, la communauté juive se divise à cause de leurs espérances de libération divergentes.
Rome est en pleine décadence, perpétuant des exactions et des violences de manière arbitraire (Caligula, Vespasien, Néron...). Les événements tragiques se succèdent et déchirent le judaïsme qui connaît, en son sein, suspicions, délations, persécutions...
Jésus a connu des oppositions dès le début de son ministère. Les disciples ne sont pas au-dessus du maître et vont connaître le rejet, la persécution, parfois jusqu’à la mort (Étienne, Jacques, Pierre...). Paul raconte avec quelle violence il a persécuté les juifs adeptes du Christ (Ac 26,9-11).
Au départ, on ne distingue pas les chrétiens des juifs, ils continuent à aller au Temple. De fortes tensions cependant secouent la communauté juive : Paul, persécuteur, devient chrétien ; il est à son tour rejeté des synagogues et pourchassé par des juifs de Jérusalem.
À partir de + 85 (Yavné), la communauté chrétienne est officiellement excommuniée du judaïsme.
« Les mots et les gestes quotidiens et les engagements d’une Église. » 2-Quel(s) sens revêt le terme "Église" ?
On trouve le mot "Ekklesia", mais aussi "Koinonia". Peut-on rapprocher ces termes du mot "Synagogue" ?
«En cette même Église qui reprenant toute l’histoire de la foi... » : 3-En quel sens peut-on évoquer l'Église dans les trois premiers Seuils ?
Que dit de l'Église le premier seuil dans lequel les communautés sont en situation d'assimilation-rejet ? Qu'en dit le second dans lequel le peuple se trouve désinstallé ? Et le troisième, où Jésus convoque autour de Lui un "nouvel Israël" ?
« Cette Église humaine où Dieu vient habiter » 4-Pourquoi la Vierge Marie est-elle figure de l’Église ?
Comment la situer dans cette histoire de la foi ? Quelle place prend-elle dans la naissance de l'Église ?
L’attente du peuple de Dieu trouve en elle son expression la plus haute. Mère du Messie, elle est comme le montre les Évangiles et les Actes, celle qui accompagne la naissance de l’Église. Elle est dans le ciel la première vivante de l’Église achevée, rayonnante de gloire. Marie, dans son mystère, révèle la vocation de l’Église ; elle est même figure de l’Église et en quelque sorte l’Église réalisée : en elle, nous avons la réalisation des promesses et la certitude que c’est bien pour l’humanité et le modèle de la réponse. CEC 964, 965, 967, 968
« Nous qui sommes Église où tout est rassemblé dans le visage du Fils »5-Pourquoi et comment dire comme Vatican II que l'Église s'enracine dans le mystère trinitaire ?
Le dessein du Père : Pour parler de l’Église, le Concile commence par exposer le dessein de Dieu : Il a décidé d’élever les hommes à la communion de sa vie divine (LG §2) ; tous ceux qui croient au Christ, le Père a voulu les appeler à former la sainte Église. L’Église fait donc partie du dessein du Père dès avant la fondation du monde. Préfigurée et préparée dans l’histoire du peuple d’Israël et dans l’Ancienne Alliance, elle a été instituée en ces temps qui sont les derniers et est manifestée grâce à l’effusion de l’Esprit Saint et, au terme des siècles, elle sera consommée dans la gloire. « Le monde fut créé en vue de l’Église », disaient les premiers chrétiens (Hermas). L’Église est déjà mystérieusement en germe dans les autres religions. En effet, dès le début, l’humanité n’est-elle pas en quête d’unité et de communion avec Dieu à travers les religions et les sagesses ? [CEC 759-762 et 778]
C’est le Père lui-même qui appelle l’Église à être peuple de Dieu (LG §2-9), Corps du Christ (LG §3-7), Temple de l’Esprit (LG §4) (cf. plus haut pour fondements scripturaires). Elle est aussi sacrement (LG 1). Musterion désigne en grec ce qui est le plus intime et le plus secret de Dieu. Tertullien traduit en latin sacramentum qui, chez les Romains désigne, non seulement ce qui est le plus sacré, mais aussi l’engagement du soldat vis-à-vis de l’empereur.
De quel droit, [...] allons-nous imposer nos mots et nos peintures et notre histoire humaine ?" 6-Comment, au 4ème seuil peut-on parler de l'Église "Corps du Christ, Peuple et Temple nouveaux "?
Église Corps du Christ : Dans 1 Co 12, texte le plus ancien sur l’Église, Paul emploie des formules saisissantes : ce corps prend sa source : dans le Baptême, tous ont été baptisés dans le Christ pour n’être qu’un seul corps (12,13) ; dans l’Eucharistie: Paul invite les Corinthiens à discerner le Corps (1 Co 11). Ce corps est pain/manne/Torah/Parole (Rm 12,5). De ce corps, le Christ est la tête (Col 1,18) et les chrétiens sont les membres à la fois différents et unis (1 Co 12 ; Ep 4,15-16 ; Col 2,19). Le Christ est le chef (conception sémite) et le principe vital (conception grecque) (Ep 4,15-16 ; Col 2,19). Il y a diversité des membres pour le service de tous. L’Esprit distribue ses charismes et assure l’unité. Parmi ses dons, il y a une hiérarchie : d’abord les apôtres, les prophètes et les docteurs. Ensuite, Paul énumère d’autres dons, et au-dessus de tous, place celui de la charité l’agapè ( 1 Co 13).
« Une Église » 1-Comment accueillir les récits des Actes des Apôtres dans la situation de l'époque ?
Les premières communautés chrétiennes
Les Actes des Apôtres donnent un écho - sans doute un peu idéalisé - de ce qu’elles ont pu être (Ac 2-4), mais qui correspond à une réalité : croissance rapide, grande ferveur et vie charismatique, référée à l’autorité des apôtres... avec des difficultés en interne et en externe. Le récit de Luc est marqué par un souci œcuménique : la communauté avait la faveur de tout le peuple ; il tente peut-être ainsi d’apaiser les tensions avec le judaïsme.
Dans ce qu’elle vit, la première communauté est proche d’autres groupes religieux (esséniens, thérapeutes, confréries pharisiennes...) : partage des biens, repas pris en commun, charité entre membres de la communauté. Ces juifs, qui reconnaissent en Jésus le messie d’Israël, sont imprégnés de la liturgie et des Ecritures juives ; ils lisent des textes apocalyptiques que nous ne connaissons pas ou peu, fréquentent le Temple, pratiquent la Torah, en y ajoutant la fraction du pain, l’enseignement des apôtres, la prière dans le nom de Jésus... Ils n’envisagent la mission qu’auprès des juifs.
Elle ne rassemble que des juifs ; ils peuvent être ou avoir été baptiste, nazôréen, essénien, pharisien, prêtre de divers tendances et gens du peuple, (Ac 6,7)... Bientôt des juifs n’ayant pas connu Jésus deviennent adeptes de la Voie, puis des prosélytes (païens circoncis pratiquant la Torah), des craignant-Dieu (païens non circoncis pratiquant la Torah), et des Samaritains. Enfin, des païens abandonnent leurs croyances pour devenir chrétiens.
« Les mots et les gestes quotidiens et les engagements d’une Église. » 2-Quel(s) sens revêt le terme "Église" ? Ekklesia veut dire assemblée ou rassemblement (LG 2). Le mot synagogue a le même sens. Kahal en hébreu a le sens de : appelé hors de, convoqué. L’Église est aussi appelée koinonia, c'est-à-dire : communion (LG 1). Elle désigne d’abord « la communauté catholique », c’est-à-dire universelle, puis les communautés locales, les diverses traditions (Orient et Occident) et confessions (orthodoxes, protestantes, catholiques). On l’applique par extension à l’édifice. [CEC 751-752]
«En cette même Église qui reprenant toute l’histoire de la foi... » : 3-En quel sens peut-on évoquer l'Église dans les trois premiers Seuils ?
Premier Seuil : des communautés en assimilation-rejet : Peuple disparate : des tribus d’origines différentes, pauvres, petites, marginales se reconnaissent sœurs à travers des expériences de salut et apprennent à confesser une même foi.
► L’Église ne sera pas un peuple de puissants, ni homogène. Peuple miraculé qui fait l’expérience d’un Dieu relationnel, un Dieu qui marche avec... et de qui il reçoit tout ce dont il a besoin pour vivre, au jour le jour. ► L’Église est un peuple de sauvés par Dieu. Elle sera toujours un peuple de pèlerins, se recevant de Dieu, au jour le jour... Peuple appelé à répondre librement à Dieu et donc un peuple qui se découvre pécheur, qui fait l’expérience d’être pardonné par Celui-ci. ► L’Église n’existe que comme réponse à l’appel de Dieu. Sichem sera le symbole de la naissance de ce peuple nouveau, différent. Convoqué par Dieu, appelé à lui donner sa confiance, à travers une nouvelle manière de vivre, non aux cultes cananéens. ► Elle fait mémoire de sa naissance, de son origine, de ses fondements (Terre sainte, Jérusalem, Rome...). Elle célébrera toujours les merveilles que Dieu a faites et fait encore.
Deuxième Seuil : peuple désinstallé : Peuple qui connaît la récupération, la séduction, l’écartèlement, les chocs des civilisations et des grandes religions. Peuple d’exilés qui apprend à rester fidèle en faisant mémoire, en veillant dans la nuit. Peuple à la nuque raide, tenu en éveil par ses prophètes, mis à demeure d’approfondir sa foi sans quoi, il la perdrait.
► L’Église aujourd’hui, plus que jamais, connaît les désinstallements par les chocs extérieurs ou intérieurs. Petit reste purifié, recréé par l’Amour transfiguré, témoin et serviteur de l’unicité de Dieu Créateur et Sauveur. Peuple persécuté, témoin de la résurrection. ► De même l’Église... aux milieux des nations... au sein d’un monde pluriel... ► Peuple un et pourtant divisé... entre ceux qui attendent un salut du ciel et ceux pour qui tout est donné dans la Torah et le Temple... ► L’Église est, elle aussi, traversée par des courants pluriels, voire divergents... Mais elle ne peut se résigner à être divisée, car son unité, c’est le Christ lui-même.
Troisième Seuil : un nouvel Israël convoqué : Jésus choisit des disciples, de certains, il fait des apôtres : il en institua Douze pour être avec lui (Jn 1,35-51 ; Mc 3,13-19 : Mt 10,16 ; Mt 20,21-23). A eux et avec eux, il prêche et inaugure le Royaume. Jésus est le pasteur de ce nouvel Israël (Jn10,1-21). (CEC 63 ;765). ► L’Église est un peuple appelé à croire en la puissance de recréation - pardon et vie nouvelle - et qui passe par Jésus... Elle est l’Israël nouveau qui a reconnu la visite de Dieu en Jésus ; elle se laisse enseigner, guérir et réconcilier et devient annonciateur de la réconciliation de Dieu avec les hommes. Telle est sa vocation inaugurée dans le Royaume. ► Devant le rejet et son départ imminent, Jésus confie son groupe à Simon, fils de Jonas, faisant de lui la pierre, le roc sur lequel serait fondée l’Église (Mt 16,16-19 : confession de Césarée). Ainsi la présence de Jésus resterait-elle au milieu d’eux jusqu’à la fin des temps (Mt 28,19). ► La primauté de Pierre est fondée par Jésus. Pierre est choisi pour être le pasteur/vicaire du Christ. ► Aux jours de contradiction, il est le petit reste appelé à traverser la nuit de la Passion, du doute, de l’angoisse, de la trahison, du reniement, de la lâcheté... ► L’Église est un peuple de pécheurs qui sans cesse a besoin de recevoir le pardon de son Seigneur.
Quatrième seuil : voir en Théo/philo
« Cette Église humaine où Dieu vient habiter » 4-Pourquoi la Vierge Marie est-elle figure de l’Église ? L’attente du peuple de Dieu trouve en elle son expression la plus haute. Mère du Messie, elle est comme le montre les Évangiles et les Actes, celle qui accompagne la naissance de l’Église. Elle est dans le ciel la première vivante de l’Église achevée, rayonnante de gloire. Marie, dans son mystère, révèle la vocation de l’Église ; elle est même figure de l’Église et en quelque sorte l’Église réalisée : en elle, nous avons la réalisation des promesses et la certitude que c’est bien pour l’humanité et le modèle de la réponse. [CEC 964, 965, 967, 968]
« Nous qui sommes Église où tout est rassemblé dans le visage du Fils »5-Pourquoi et comment dire comme Vatican II que l'Église s'enracine dans le mystère trinitaire ?
En Jésus se dévoile le plus secret, le plus intime et le plus sacré de la présence du Père : Qui m’a vu, a vu le Père (Jn 14,9) : Jésus est l’unique et véritable sacrement du Père. À son tour l’Église, dans la mesure où elle se reçoit du Fils, révèle le plus secret et le plus sacré du Fils. Dans la mesure où elle se laisse habitée par l’Esprit, elle fait entrer dans l’intimité du Père et du Fils. Elle est donc comme le sacrement du Fils, c'est-à-dire, l’espace où la communion avec le Père dans le Fils et par l’Esprit est possible. Elle est signe et moyen de salut, au sens fort des termes, non seulement pour les fidèles, mais pour tout le genre humain.
■Certains textes de l'AT, expriment l’attente d’une création nouvelle et d’un vivre et un être ensemble nouveaux ; réalité qui germe au secret des cœurs et dont on peut voir déjà les signes (2ème Isaïe), espérance de paix, de justice venant du ciel (3ème Isaïe).
■Jésus dit: Le règne de Dieu est arrivé jusqu’à vous! (Mt 12,28). Les signes qu’il donne montrent qu’en lui Dieu guérit, pardonne, recrée le monde : le salut est là ! L’Église annonce en refaisant les mêmes signes, attestant que le Royaume est vraiment donné ! Et pourtant, il semble n’être pas encore là... C'est que le péché et ses conséquences demeurent : si le salut a été donné totalement en Jésus, le monde, les disciples, les chrétiens eux-mêmes ont du mal à l’accueillir pleinement, parfois le rejettent carrément.
■L’Église n’est donc pas le Royaume pleinement présent, mais elle porte ce trésor dans des vases d’argile (2 Co 4,7). D’autre part, le Royaume peut se vivre en dehors des limites visibles du corps du Christ en pèlerinage sur la terre. Concrètement, l’Église annonce le Royaume par la proclamation de la Parole, par la célébration des sacrements, par le service de l’homme, surtout celui des plus pauvres. Elle est dans le monde, mais non du monde (Jn 15,18sv). Il y a donc un décalage normal et une tension nécessaire et qui peuvent être féconds entre l’Église et le monde.
« De quel droit, [...] allons-nous imposer nos mots et nos peintures et notre histoire humaine ? » 4-Comment le 4ème Seuil peut-il parler de l'Église "Peuple et Temple nouveaux, Corps du Christ" ?
Église Temple nouveau : Ep 2,19-22 évoque l’édifice dont le Christ est la pierre d’angle et la clé de voûte (1Co 3,16-17)( 2Co 6,16 ; Ap 20,32) (CEC 756). L'Esprit œuvre à la construction du Corps, faisant de chaque baptisé, une pierre vivante (1 P 2,4-5). Par son souffle, il rend vivante l’Église, la rendant contemporaine de l’événement du Christ (mémorial). Il est la source de la communion ecclésiale, dans le respect de l’altérité, il est l’altérité même (cf. Séq. 5 Ruah). Désormais la Présence de Dieu, son pardon, ne sont plus dans un Temple de pierres, mais dans l’Église et en chaque baptisé.
Église Peuple de Dieu : Israël reconnaît être, depuis ses origines, un peuple appelé, élu, voulu par le Père. En ce sens, il est le « fils » souvent rebelle, qui peut être aveuglé par le péché, mais reste mené avec des liens d’amour (Os 11). L’Église reconnaît en Israël, ses propres racines et dans le peuple juif, son frère aîné dans la foi. Ce peuple s’inscrit dans l’histoire et est traversé par l’histoire et ses affres... Il est appelé à y témoigner de la sainteté de Dieu (1P 2,4-10) c’est dire qu’il vit de la Loi nouvelle du Christ et qu’il offre et s’offre pour le salut du monde.
Église-Épouse et la Jérusalem céleste dont les apôtres sont les colonnes : Ap 21-22, Ep 5,27- 32. (CEC 772-773)
Église Mystère/sacrement ( Ep 5,32 ) : Ce mystère est grand, je le dis en pensant au Christ et à l’Église. (CEC 774)
Église : un lieu où l’on vit de Dieu ; Jn 15-17 développe la vie mystique de l’Église ; elle est avant tout la communauté de disciples rassemblés dont le Christ est le pasteur (Jn 10). Elle tient son unité et son intégrité en demeurant dans la Parole de Jésus et l’amour fraternel (Jn 15,9-15). Dans le livre de l’Apocalypse, elle est l’accomplissement de toutes les attentes messianiques et apocalyptiques sur Jérusalem (Is 62 / Ap 21). (CEC 796) Des ecclésiologies différentes sont perceptibles, marquées par les situations des communautés. La réalité est si riche qu’elle va s’exprimer par de nombreuses images tirées de l’Ancien Testament. p. 332-333 ; CEC 753 à 757 p. 72 à 74 p. 4.3 Ch. 5 et 6
Les « notes» de l’Église : Une- Sainte-Catholique- Apostolique (LG § 8)
Une : bien que traversée par des divisions, l’Église est Une en ce qu’elle reçoit son unité de la Trinité, modèle et terme d’une communion ecclésiale (Ep 4,3-5). Unité qui a la particularité d’intégrer les différences.
Sainte : bien que constituée de membres pécheurs, l’Église est Sainte en ce qu’elle est habitée du seul Saint. Sanctifiée, c'est-à-dire « mise à part » par Dieu pour être signe au milieu du monde, elle est sainte parce que sans cesse sanctifiée par le Christ qui s’est livré par amour pour elle, se donnant cette "Épouse resplendissante, purifiée par le bain d’eau qu’une Parole accompagne" (Ep 5,26-27).
Catholique i.e. universelle : bien que marquée par des contextes, mais aussi des étroitesses, l’Église est catholique : elle est pour tous les temps, tous les espaces, pour tous et pour tout l’homme. Ce caractère spirituel de l’Église s’exprime dans le service de tout homme. Catholique ne vise pas la seule Église qui est à Rome, mais toute Église en communion avec l’Église romaine (CEC 832 à 838).
Apostolique : bien que constituée d’êtres limités et pécheurs, l’Église est apostolique, c'est-à-dire qu’elle est fondée sur le Christ, l’Apôtre du Père et sur ses successeurs, les Apôtres, colonnes de l’Église (1Tm 3,15). Ils sont shelihim, c'est-à-dire représentants du Christ, avec ses pleins pouvoirs, collégialement, en communion avec l’évêque de Rome. CEC 748 ; 811 à 870
Vingt siècles d’histoire « Dieu qui accompagne la marche de son Église » L’Église depuis 2000 ans avec ses grands conciles, celui de Vatican II, ses moments de renouveaux et les nouveaux défis
Conclusion : L’Église s’enracine dans la Trinité ; elle se reçoit du Dieu Unique, Père, Fils et Esprit : sa vocation est d’être communion et d’être instrument de réconciliation, de pardon. Tout en elle devrait manifester cela : fonctionnement, organisation, relations, activités pastorales car c’est à la communion de tout le genre humain qu’elle est ordonnée : Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité (1 Tm 2,2).
Écouter Dieu qui parle en nous. J'ai envie de me taire et de ne plus rien dire, pourquoi aller plus loin ? Ici ce sont les gens qui parlent, ici ce sont les gens qui prient. Leurs mots et leurs prières deviennent parole d'Église, transformés par l'Esprit. De quel droit, toi qui crées une image, moi qui compose un texte, nous qui prions ensemble, allons-nous imposer nos mots et nos peintures et notre histoire humaine ? Alors, faut-il nous taire ? Ou bien, finalement, n'est-ce pas encore une fois trop se prendre au sérieux, nous qui sommes les outils de la grande oeuvre du Père ? Nous qui sommes les clous de l'offrande du Fils ? Nous qui sommes des mots de prière dans l'Esprit, nous qui sommes Église où tout est rassemblé dans le visage du Fils, tout, et donc mes mots, mes peintures, mes gestes quotidiens et mes engagements, deviennent les mots et les peintures, les gestes quotidiens et les engagements d'une Église, de l'Église, de l'Église qui ne se réduit pas à mes mots, à mes engagements, mais qui les porte, les assume, les offre et prie en Église. Et c'est cette même Église qui, reprenant toute l'histoire de la foi et de la découverte progressive de Dieu, de la découverte progressive de la foi, pose des gestes d'Église, des gestes en Église, car dès lors, ce n'est plus moi qui parle, ce n'est plus elle qui parle, c'est le Christ qui parle en nous.