session-17-séquence-4-04 Apparitions

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« Toute ta vie désormais sera résurrection. »

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sq-4-04, © Mess'AJE

Cette séquence est centrée sur le mystère du Ressuscité : c'est la même gloire d'amour qui relie sa vie, sa mort et sa résurrection. Il est vivant et cela change le monde... Mais comment dire un tel mystère ? Le ressuscité se révèle, mais demeure un mystère indicible qui nous dépasse infiniment, qui appelle à connaître de l'intérieur, par la prière. On est loin d'avoir "tout compris" !

Médite, creuse, interroge
Exégèse

 

« Ce n’est plus explosion d’étincelles... » : 1- Comment situer ces récits par rapport aux courants théologiques de l’époque ?

Ce n’est plus explosion d’étincelles pour explorer la nuit du Dieu qui se taisait, mais multiples reflets d’un unique visage. Cette phrase renvoie à la séquence Paradoxes de la fin du 2ème Seuil qui évoquait la pluralité des théologies, trait caractéristique du judaïsme de l’époque. Dans ces multiples courants, si un groupe prétendait savoir quelque chose de définitif sur Dieu, ne serait-il pas idolâtre ? À moins qu’il n’ait réellement reçu une révélation céleste, attestée par Dieu lui-même !

« Selon les Écritures. » :  2- Comment  rendre compte de l’expression « accomplissement des Écritures »  ?

Dès avant Pâques, la geste de Jésus a été comprise et racontée à la lumière des Écritures : Jésus nouvel Élie, nouveau Moïse...(Cf. pesher).

Après la mort de Jésus, les disciples continuent à recevoir les événements et à les comprendre à la lumière des Écritures. Les "Écritures" comprennent également la Tradition, c'est-à-dire les commentaires des Sages, et au moins certains écrits intertestamentaires. Plus précisément, ils réinterprètent le vécu d’avant Pâques à partir de la Résurrection, en même temps qu’ils relisent les Écritures à la lumière de l’événement « Jésus ». Ce qui s’est passé - notamment la mort/résurrection de Jésus - prend sens à la lumière de l’Ancien Testament : Is 53 devient une annonce et une méditation de la Passion de Jésus. Il y a donc un double mouvement : une nouvelle compréhension des Écritures à la lumière de « l’événement Jésus » et un dévoilement de « l’événement Jésus » à la lumière des Écritures.

« On croit voir un fantôme et  il mange avec nous » 3- Comment comprendre les paradoxes des récits d’apparitions ?

Cf. synopse des récits du tombeau vide et des récits d’apparitions Annexe 3.1

En comparant les récits d’apparitions, des différences, voire des contradictions apparaissent, de même que des constantes, mais n'est-ce pas en faveur de la véracité des faits ? De même, pourquoi cet absence de "merveilleux" qu'on aurait pu s'attendre à trouver ? Pourquoi encore, les auteurs n'évitent-ils pas de raconter que ce sont les femmes les premiers témoins oculaires ?

«Réveillé d’entre les morts et donc vivant, tout à la fois élevé... » : 4- Pourquoi différents termes pour dire la « résurrection» de Jésus ?

Le terme ophtè au passif : Il a été donné à voir... souligne l’initiative de Dieu et le cheminement des relectures des Écritures.

L’expérience a donné lieu à trois termes qui tentent de traduire son incomparabilité : il est vivant ; il est réveillé, exalté, glorifié (cf. Ph 2,6-11). Le terme technique de résurrection apparaît plus tard.

Théo/Philo

 

« Au chemin d’Emmaüs. » 5-Pourquoi cette importance accordée au récit des pèlerins d’Emmaüs (Lc 24,13-35) ?

Cf. fiche « Emmaüs, Eucharistie ». La rencontre du Ressuscité éclaire les Écritures, allume un feu dans le cœur des disciples et les propulse dans l’annonce... Elle est Eucharistie.

 « Parfaite icône de Celui qu’on ne pouvait nommer. » : 6- Pourquoi  ces récits insistent-ils sur Jésus ressuscité Seigneur et Christ ?

Cf. séq.4.15 Christ préexistant. Durant son ministère, Jésus est apparu comme prophète, Envoyé du Père, plénipotentiaire, tel un nouveau Moïse et un nouvel Élie. Temple nouveau, il donne le Pardon du Père ; au Tabor, il est désigné comme le Fils bien aimé du Père qu’il faut écouter, c'est-à-dire la Torah nouvelle qui est, en judaïsme, préexistante au monde et éternelle.

« Et c’est tout un mystère et qui change le monde. » : 7- Pourquoi et comment la résurrection de Jésus recrée-t-elle le monde et concerne-t-elle chacun ?

La résurrection du Fils est une recréation qui concerne chacun de nous, toute l’humanité, toute l’histoire et le cosmos lui-même. Comment affirmer cela ?

« Faites-leur partager l’amour qu’il vous a donné. » : 8- Comment ressuscite-t-on ? (1 Co 15)

Referen-Ciel : 1 Co 15,42-49

 « Comment par nos mots rendre compte de Toi ? » :  9- Comment communiquer ce mystère sans le déformer ?

Pourquoi cette diversité des écrits : quatre Évangiles, les Épîtres, les Actes ?   Comment prétendre en parler sans abîmer, déformer le mystère? C’était déjà l'expérience d’Israël et Moïse avoue ne pas savoir parler. La Torah s’est faite chair, mais Jésus n’a rien écrit. C’est toute sa personne qui dévoile le Père. Pourtant, Dieu demeure un mystère, même en sa personne. Le message de Jésus n’a-t-il pas été lui-même incompris, rejeté ?

Comment éviter ces caricatures  :

  • Réduire le mystère à ce que je suis capable d’en vivre, à ce que la communauté ecclésiale vit.
  • Réduire Jésus à un sage, un super-homme et remettre Dieu dans son ciel, loin des hommes et lui refuser la possibilité de faire des miracles. Refuser qu’il soit le maître de l’impossible, de son humilité et l’enfermer dans le merveilleux, l’extraordinaire.
  • Séparer "Résurrection" et "Croix"... gommer ou taire l’aspect douloureux de la Passion, refuser la réalité historique de la Résurrection, des apparitions...
Parle
Exégèse

 

« Ce n’est plus explosion d’étincelles... » : 1- Comment situer ces récits par rapport aux courants théologiques de l’époque ?

Une révélation céleste, attestée par Dieu lui-même ? C’est ce qui se passe avec Jésus : Dieu se donne à connaître de manière nouvelle, révèle une Alliance nouvelle, avec une pratique nouvelle qui bouleversent le judaïsme d’alors. Cette révélation est donnée par la propre autorité de Jésus et son autorité est attestée par ses œuvres (Jn 5,31-38) et par son Père (Jn 8 ? 17).

Avec le dévoilement de l’identité de Jésus, on passe des multiples interprétations de l’Écriture qui ne peuvent jamais atteindre ni dire Dieu, à la contemplation d’un visage où Dieu se donne tout entier. Impossible désormais de rester dans l’explosion des interprétations de la Torah. Dieu s’est livré et se donne totalement en son Fils. La vérité de Dieu a été dévoilée. Mais, loin de pouvoir saisir cette Vérité, on ne peut que se laisser saisir par elle (Ph 3,12-14).

« Selon les Écritures. » :  2- Comment  rendre compte de l’expression « accomplissement des Écritures »  ?

C’est en ce sens de double dévoilement qu'il faut comprendre les expressions "selon les Écritures" ou "accomplissement des Écritures. Le Nouveau Testament est marqué par cette double perspective. Par exemple, Jésus apparaît tel un nouveau Jonas apaisant la tempête et convertissant les païens et le séjour de Jonas dans le ventre du monstre marin annonce la Pâque de Jésus.

Ainsi, la Tradition verra-t-elle en maints textes de l’AT, une annonce, ou une figure pascale, par exemple en Os 6,1-2 : Venez, retournons vers Yahvé. Il a déchiré, il nous guérira ; il a frappé, il pansera nos plaies ; après deux jours il nous fera revivre, le troisième jour il nous relèvera et nous vivrons en sa présence.

Jésus II p. 292 Fondements p. 421 et 528 à 530 + p. 478-481

« On croit voir un fantôme et  il mange avec nous » 3- Comment comprendre les paradoxes des récits d’apparitions ?

En effet, si cela avait été inventé, on aurait pris soin de faire concorder les témoignages ; de plus, les auteurs auraient sans doute mis du merveilleux et du spectaculaire pour frapper les esprits, or ce n’est pas ce qui se dégage des récits : Jésus n’apparaît pas dans une lumière céleste, ou transfiguré comme au Tabor, mais dans la non évidence : tel un étranger, un jardinier... signe d’authenticité, car spontanément, dans l’imaginaire, les apparitions sont attendues comme prodigieuses. Les auteurs auraient également évité que des femmes soient les premiers témoins oculaires pour donner du crédit aux récits.

Pour autant, les signes du Ressuscité font écho à ceux d’avant Pâques : Jésus apparaît souvent autour de repas, il est reconnu à la fraction du pain (Lc 24) ; il appelle chacun par son nom, il donne sa paix (pardon)... Ces signes s’accompagnent d’un envoi en mission.

Ces récits : tombeau vide, repas,  expriment la réalité corporelle du Ressuscité : il mange et traverse les murs, on peut le toucher et pourtant, il se dérobe.

«Réveillé d’entre les morts et donc vivant, tout à la fois élevé... et soustrait à notre vue » : 4- Pourquoi différents termes pour dire la « résurrection» de Jésus ?

  • En milieu juif : éveillé-réveillé exprime le passage de la mort à la vie ; élevé-exalté exprime le passage de ce monde à l’au-delà,
  • En milieu grec : « Il est vivant », chez Luc notamment.

Ces termes expriment différentes facettes de l’événement : Jésus n’est pas seulement rendu à la vie, il est passé au Père ; il n’est plus comme avant, pourtant c’est bien lui.

Si la Résurrection est de Dieu, l'homme ne peut pas s'en donner la manifestation. Les Évangiles vont sans cesse dire la résurrection avec un verbe au parfait passif: ôphtè/ il a été donné à voir. Comme tout parfait passif, il dit une chose qui a été reçue dans le passé et qui dure. Ça leur est arrivé et ça dure. Ce n'est pas eux qui se sont fait du cinéma...

Si Dieu, dans son mystère éternel, n'a eu de cesse qu'il ne se soit montré vivant, lorsque sa croix achève cette révélation de l'Amour du Père par la part qu'y prend le Fils, on ne voit pas pourquoi il ne l'aurait pas manifestée.

Enfin, si la Résurrection est ce mystère d'Amour qui donne vie au-delà de la vie, elle ne peut pas plus se démontrer qu'on ne démontre une rencontre d'amour. Démontrer la résurrection serait la nier comme mystère divin et rencontred'Amour. La résurrection se reçoit, elle se vit, et ce qui se vit témoigne. C'est ce qu'ont fait les apôtres et ceux qui ont écrit le Nouveau Testament.

Le témoin de Dieu n'est reçu que dans la foi donnée par Dieu. De même un témoignage d'amour n'est reçu que par ceux qui en vivent. L'étranger qui voit une mère à genoux devant son bébé à gazouiller avec lui ne comprend pas grand chose à ce qui se passe à moins qu'il ait lui-même des enfants. Les mieux placés pour voir la Résurrection étaient les soldats romains qui gardaient le tombeau. Ils n'ont rien compris et ont raconté qu'on avait volé le cadavre. Seuls les croyants ont vu, ils étaient sur le registre de l'Amour.

Quand on doit témoigner de quelque chose qui a bouleversé et fait reculer les frontières de la vie, on ressent la faiblesse des mots. Il faudrait tout dire et son contraire. « Les mots me manquent » dit-on pour s'excuser. Et plus on avance plus on a envie de se taire. Viennent alors les larmes ou le rire. Quelquefois on essaie d'expliquer. Mais on ne le fait pas de la même manière dans la culture sémitique et dans notre culture. [FB/418]

 

 

 

Théo/Philo

 

« Parfaite icône de Celui qu’on ne pouvait nommer. » : 6- Pourquoi  ces récits insistent-ils sur Jésus ressuscité Seigneur et Christ ?

La Résurrection dévoile et confirme l’identité de Jésus : en se recevant totalement du Père jusque dans sa mort et son relèvement, Jésus révèle qui est Dieu. En son amour de Fils, la gloire et le mystère de Celui qui est au-delà de tout et qu’on ne peut voir sans mourir sont révélés. Remonté à la droite du Père, Jésus est fait Seigneur (Adonaï) et Christ (messie) par Dieu (Ac 2,33-36).

  • Il est reconnu comme le messie davidique attendu, le fils de Dieu, parfaitement ajusté à la volonté du Père. Dès avant Pâques, Jésus a manifesté une messianité originale, non réductible aux attentes de l’époque ; désormais, sa messianité est proclamée haut et fort par les témoins de sa Résurrection.
  • Tout jugement et tout pouvoir lui sont remis ; dès avant Pâques il a manifesté sa seigneurie ; désormais cela fait partie du Kérygme.

L’expérience qui est à l’origine des confessions de foi est celle d’un salut qui dépasse ce qu’on pouvait imaginer : toute l’humanité est appelée à être restaurée par lui ; il est Sauveur du monde (Ac 4,12). Jésus est l’icône parfaite du Père : « Qui me voit, voit le Père. » Devant le Ressuscité, Thomas confesse : Mon Seigneur et mon Dieu !

CEC 651,652, 653 : résurrection et identité de Jésus

« Et c’est tout un mystère et qui change le monde. » : 7- Pourquoi et comment la résurrection de Jésus recrée-t-elle le monde et concerne-t-elle chacun ?

  • La Résurrection révèle pleinement le mystère caché de la vie de Jésus ; Ce mystère a ébloui, et prend encore une nouvelle dimension. Les écailles tombent des yeux, tout s'éclaire : c’est bien lui dont ont parlé les prophètes ! Il est le Saint de Dieu, l’Envoyé... La Vraie sagesse, la miséricorde vivante du Père.
  • La recréation annoncée par Isaïe et inaugurée avant Pâques est bien le dessein de Dieu. Ce dessein s’accomplit en ces temps qui sont les derniers et qui sont aussi les temps nouveaux où toute chair est appelée à reconnaître le salut de Dieu (2 P 3,19).
  • Ce dessein n’est pas seulement pour Israël, il concerne toutes les nations, toute l’humanité... et même le cosmos, car c’est le monde entier que Dieu veut réconcilier en son Fils : la création toute entière gémit en travail d’enfantement... (Rm 8,18-23).
  • Par lui et en lui s’accomplissent les Écritures, et se réalisent les promesses de Dieu. C’est donc toute l’histoire qui trouve en lui son achèvement ou sa récapitulation (Col 1,15-20).

Accueillir Jésus ressuscité, c’est découvrir le monde et l’histoire avec les yeux du Père ; c’est y discerner son dessein et son œuvre de salut. [CEC 652, 654, 655 : sens et portée salvifique de la Résurrection 1043, 1046, 1047 : lien entre l’humanité et la création /  Théologie 4S p. 23]

« Comment par nos mots rendre compte de Toi ? » :  9- Comment communiquer ce mystère sans le déformer ?

La diversité des textes tente de dire ce mystère inouï de Dieu qui s’incarne, se donne jusqu’à en mourir, ressuscite et nous entraîne dans sa résurrection. Nul écrit ne peut en faire le tour et l’Évangile de Jean se conclut par : Le monde lui-même ne suffirait pas à contenir les livres qu’on en écrirait (Jn 21,25). La Tradition apostolique continue à inventorier le mystère, à le traduire en différentes langues avec tous les risques que cela suppose. Écriture et Tradition sont pétries de prière et d’adoration ; reçues dans l’Esprit de l’Église, elles portent le mystère ; elles tiennent leur force et leur autorité de ce qu’elles sont vécues dans la force de la foi du peuple (sensus fidei). [CEC 82 : Écritures et Tradition dans l’Église / DV 8 § 2 et 3]

Ce sera le combat des apôtres, puis celui des Pères de l’Église avec les Conciles. C’est encore le combat des chrétiens qui font la douloureuse expérience de ne pas être compris : nos mots sont souvent maladroits ; ils peuvent gauchir, réduire la réalité qu’ils désignent ; ils peuvent aussi être mal compris. [CEC 40, 42, 43, 51, 52 : comment dire Dieu ?]

Pour parler de la Résurrection

  • Avoir conscience d’être pécheur pardonné, annoncer avec audace et humilité : Je ne suis pas chargé de vous le faire croire, mais de vous le dire, dira sainte Bernadette.
  • Revenir sans cesse au fait que ce mystère est celui d’une relation d’Amour. Se souvenir des paradoxes de l’amour (proche et transcendant, fraîcheur et brasier brûlant...).
  • Contempler l’œuvre de Dieu dans l’histoire, la Création... à l’échelle de l’univers.
  • Demander le secours de l’Esprit Saint.
  • Partir de l’expérience des disciples, celle du peuple de la Bible (Seuils de la foi).
  • Enraciner la Révélation dans ses contextes de foi.
  • S’appuyer sur le témoignage de l’Écriture, des saints, des mystiques et sur la foi de l’Église.
  • S’aider d’images, utiliser un langage symbolique...
  • Accepter de ne pas être compris totalement, immédiatement, parfois d’être rejeté par ceux qui ne croient pas. Faire confiance... C’est Dieu lui-même qui se révèle et se communique.

C’est l’Esprit Saint et non la rationalité qui sonde le mystère, l’enseigne et le déploie.

Contemple

 

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sq-4-04-dia, © Mess'AJE

 

On marche avec un étranger au chemin d'Emmaüs, on parle de Jésus, on explique sa mort selon les Écritures, on partage un repas, et on Le reconnaît à la fraction du pain. On croit voir un fantôme... et il mange avec nous ! Il traverse les murs... et on peut le toucher ! Jésus mort... et pourtant bien vivant ! Jésus vivant... et pourtant différent ! Proche... et insaisissable !  Proche et méconnaissable, proche et paradoxal. Jésus tout à la fois réveillé d'entre les morts et donc vivant, tout à la fois élevé et comme soustrait à notre vue !
Et c'est tout un mystère et qui change le monde ! On ne peut pas se taire, il faut l'annoncer aux églises. Mais comment, par nos mots, rendre compte de Toi, d'une Résurrection à cette dimension, d'une Résurrection où tu es devenu parfaite icône de Celui qu'on ne pouvait nommer, gloire et mystère de Dieu dans l'amour de son Fils.
Et si ta vie sur terre fut transfiguration, toute ta vie désormais sera résurrection. Résurrection et gloire, et manifestation de l'amour du Père, et ce depuis toujours, et ce jusqu'à toujours.
Mais comment dire cela sans réduire son mystère et sans rien profaner ?  Plus de définition, plus de formules brèves, le mot devient prière, la phrase, adoration. Il fallait dire tout en même temps, comme au temps des prophètes, comme au temps de l'exil. Mais ce n'était plus explosion d'étincelles pour explorer la nuit du Dieu qui se taisait mais multiples reflets d'un unique visage. Tout comme l'arc-en-ciel décompose les couleurs d'un unique soleil.
Rassemblés au cénacle, autour de votre Mère, on attendait dans la prière.