session-15-séquence-3-12 Le mystère de Jésus

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«Qui es-tu Jésus, caché dans ton mystère ?»

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sq-3-12, © Mess'AJE

Même nous, les proches, sommes fondamentalement remis devant un mystère... Si Élie revenait, il nous dirait !

 

Médite, creuse, interroge
Exégèse

 

« Les langues allaient bon train en parlant de Jésus »

1-Les attentes eschatologiques et apocalyptiques sont plurielles et sujettes à spéculations : attente d’une nouvelle manifestation du ciel (Is 63,19), d’un salut que seul Dieu peut donner. Mais quelle forme prendra-t-il ? Comment pourra-t-on le reconnaître ? Sera-t-il accueilli ?

Élie,  prophète attendu pour préparer le Jour du Seigneur (Ml 3,23-24)  viendra pour réconcilier, pour guérir, afin que les yeux voient et qu’lsraël soit capable d’accueillir la nouvelle manifestation de Dieu (Si 48,10).

Moïse : Dt 18,15-18 annonce un nouveau Moïse parlant avec Dieu. Il Moïse sera juge et conduira Israël vers un nouvel Exode (délivrance) et un nouveau Sinaï (Torah). Le « bon » pasteur désigne Moïse. Alors que le « Beau » pasteur, (kalos = beau), désigne David.

Envoyé (Shaliah) : Moïse a parlé avec Dieu face à face (Ex 33,11 ; Nb 12,7-8 ; Dt 34,10 ; Si 45,1-5). Élie a vu sa gloire (1 R 19 ; Si 48,1-11). Ils sont les deux Envoyés (re-présentants), choisis par Dieu dans une intimité unique.

Messie (oint): Dans l’AT, on trouve: 1) l’onction royale liée à David (2 S 7,11-17 et intronisation royale Ps 2)  2) l’onction sacerdotale (Ps 110,4) 3) l'onction prophétique (Is 61,1). La figure du messie n’est donc pas seulement politique. Dans le courant officiel, le messie représente l’Israël de la fin des temps, réuni et vivant parfaitement la Torah.

Fils de Dieu : dans le Moyen Orient antique et le monde romain, les rois se font appeler fils de Dieu ; César réclame l’adoration. Dans le monde biblique, l'expression peut viser les anges (Gn 6,2), les humains créés par Dieu (Dt 32,8 ; Ps 82,6), le peuple d’Israël (Sg 18,13), le messie fils de David (Ps 89,27), ou le serviteur ajusté à Dieu (Sg 2,18-20). L’expression "fils de Dieu" n’a jamais le sens d’un engendrement biologique. Pour le courant officiel, tout Juif est fils de Dieu. Pour le courant apocalyptique, ce privilège est mis en cause par le péché d’Israël, seul, le "parfaitement ajusté" à Dieu sera fils.

Fils de l’homme : expression araméenne pour parler de soi. Dans un contexte apocalyptique, elle fait référence au Fils de l’homme qui vient sur les nuées pour le jugement (Dn 7,13).

Agneau recouvre divers sens : L’Agneau-Élie qui ouvre les livres scellés, l’agneau pascal offert en sacrifice, le mémorial de l’Exode, et le serviteur souffrant (Is 53).

Seigneur, Kurios (grec), Adonaï (hébreu), désigne YHWH. Dans le langage courant et selon le contexte, l’expression peut être honorifique, comme en français : Monsieur = Monseigneur.

Serviteur, pais (grec), peut aussi se traduire par fils. Ce serviteur, à l’époque, peut viser Joseph vendu par ses frères ou le serviteur souffrant ou encore Moïse.

Rabbi, Maître, attribué aux docteurs de la Loi et à tout Juif versé dans les Ecritures, tels que les Pharisiens pouvaient l’être.

 

2-Jésus peut-il être reconnu comme messie avant Pâques?

L’origine du Messie, lors de sa venue, restera cachée (Jn 7,27). En effet, à la Création l’harmonie de l’homme avec Dieu avait éveillé la jalousie du Satan. Lors de la recréation, le messie doit rester caché afin de ne pas réveiller l’attention du Malin. Une tradition dit: le messie lui-même ignorera qu’il est le messie (FB/ 378-379).

3-« Qui dit-on que je suis ? »

La confession de Césarée (Referen-Ciel : Mt 16, 13-20)

Révélation lors de la fête de Soukkot  Jn 7-8 rassemble une série de controverses sur l’origine de Jésus. Lorsque, chez Jean, le nom de la fête n’est pas mentionné, il s’agit de Soukkot - la fête par excellence. Lors de ce mémorial de l’Exode, on célèbre la révélation eschatologique de Dieu à son peuple : la Torah originelle (Sg 7.22-30) et le Temple renouvelé (Ez 40-48) la venue des temps nouveaux (Za 14) y sont célébrés dans leurs dimensions eschatologiques avec une procession de l’eau (Jn 7,37) illuminée le soir par des torches dans la cour du Temple. Dans ce contexte, les foules discutent ferme autour de l’identité de Jésus et de ses origines : est-il le Messie ? Est-il reconnu comme tel par les autorités religieuses (Jn 7,25-27) ?

[Gam 3S / 139-142

Travail : émission 46 RCF Jacques Bernard

 

46-Confession de Césarée,

 

Théo/Philo

 

« … Comme l’arc-en-ciel multicolore d’un unique soleil qu’on ne pouvait fixer. » (Cf. Spa Edith H. Confession de Césaré)

4-Comment dire l’événement « Jésus » ?

Dieu adapte son langage à celui des hommes (DV13) Pour se révéler, il ne suffit pas que Jésus parle, ni même qu’il agisse. Il faut que sa parole soit comprise, qu’elle ait un sens et qu’elle ait une connivence de sens chez celui qui parle et chez celui qui entend. On comprend pourquoi Jésus s’est révélé en reprenant des formules lancées par ses interlocuteurs. Seuls des hommes, voyant agir Jésus, peuvent mettre leur mots humains pour désigner ce qu’ils voient et ce qu’ils croient. Pour être Parole de Dieu, les mots doivent aussi être accueillis dans la foi. (Guillet p.19) L’expérience est première par rapport aux définitions. Dans la révélation que Dieu fait de lui-même, l’expérience est toujours première. Dieu se révèle à travers une pédagogie (DV 2). Mettre des mots sur une expérience, c’est risquer de la réduire, de la trahir, voire de la tuer. Il y a une déperdition de l’événement/expérience originels lorsqu’on le traduit en mots. Ici, les mots balbutient une réalité indicible, celle de la rencontre entre Dieu et l’homme dans l’événement Jésus.

 «En te voyant prier, tu es si près de Dieu, en te regardant vivre, tu es si près de nous »

5-Dieu peut-Il s’incarner ? Jésus est-il vraiment Dieu ?

Le chemin parcouru a permis de voir une christologie s’élaborer dès avant Pâques : Jésus est l’Envoyé du Père, « plus qu’Élie », « plus que Moïse », il est la Torah préexistante, le Temple non fait de mains d’homme. Ces titres sont éminemment parlants pour un juif. En même temps, Jésus les investit de manière nouvelle et personnelle au point de prendre un sens nouveau qui ne correspond pas entièrement aux catégories juives, ni aux catégories grecques.

6-Comment le dialogue avec les cultures amène-t-il à préciser la formulation de ce questionnement ?

Deux tendances se développent dans les premières communautés chrétiennes :

  • Le dualisme d'Antioche de Syrie met l'accent sur la distinction entre humanité et divinité de Jésus, avec le danger d'installer une séparation ou une concurrence entre les deux natures.
  • Le monisme d'Alexandrie met l'accent sur l'unité entre l'humanité et la divinité de Jésus, avec le risque que la nature divine ne respecte pas pleinement la nature humaine ou qu'elles se confondent.

Ces deux écoles reflètent la tendance clasique à opposer Dieu et l'homme: par exemple, si Dieu agit dans la vie de l'homme, ce ne peut être qu'au détriment de la liberté humaine, ou encore, si Dieu est esprit, la chair est méprisable et Dieu ne peut s'incarner.

D'où aussi la naissance des hérésies :

  • L'adoptianisme : Jésus serait un homme tellement exceptionnel que Dieu l'aurait adopté comme fils lors de son baptême.
  • Le modalisme (mode, manière) : impossible de dire que Dieu "en son être" est Fils. "Jésus Fils de Dieu" serait une manière de dire correspondant à ce que les hommes perçoivent. Jésus serait une façon (parmi d’autres) pour Dieu de parler aux hommes.
  • Le docétisme (dokein = paraître) : la chair de Jésus ne serait qu’une apparence : Dieu aurait fait semblant d’être un homme charnel, mais il ne peut souffrir, avoir faim et soif.
  • La gnose oppose chair et esprit ; pour elle, il ne peut y avoir ni Incarnation, ni Rédemption.
  • L'arianisme : La doctrine d’Arius (vers 300) s’étend dans tout l’empire, affirmant que si Jésus, le Fils, est engendré, il ne peut être Dieu (seul inengendré). Il serait le Verbe, mais créé.
  • Apollinaire de Laodicée (350) : Jésus n’aurait qu’une âme divine et pas d’âme humaine, il ne serait donc pas complètement homme. CEC 471 à 473.
  • Le nestorianisme (Nestorius vers 400) : deux personnes séparées coexisteraient en Jésus ; Marie ne serait mère que de Jésus homme, et non de Dieu. Il en résulte que Jésus ne serait pas complètement Dieu. CEC 466.
  • Le monophysisme (vers 450). Eutychès durcit la position d’Ephèse : il n’y a qu’une nature en Jésus ! CEC 467
  • Saint Aphraate confesse la divinité de Jésus, non pas à partir de sa résurrection ou de son engendrement du Père, mais à partir du fait qu’il endosse les fonctions du Temple et de la Torah.

[Gam 3S /143-146]

Parle
Exégèse

 

« Les langues allaient bon train en parlant de Jésus » 1-Que faut-il voir derrière les noms que l’on donne à Jésus?

Élie : Jésus reprend la geste d’Elie/Elisée : Il purifie le Temple : Jn 2,13 // Nb 25,7-11, Si 45,23-26, Ps 69,10. Il appelle ses disciples à la manière d’Elie : Le 9,59 // 1 R 19,19 ; Je suis venu apporter un feu sur la terre : Lc 12,49 II Si 48,1, non pas le feu d’un jugement de la fin du monde (cf. prédication de Jean Baptiste Mt 3,10), mais le feu de l’amour du Père dont il veut embraser le monde. Jésus donne des signes selon la geste d’Elie : Lc 4,25-26 // 1 R 17,1 ; 2 R 5,14 - Multiplication des pains : Jn 6,1-6 // 2 R 4,42 - Résurrection du fils de la veuve : Lc 7,11 //1 R 17,17-23 et 2 R 4,18.

Moïse : Jésus serait-il ce bon pasteur (Mt 9,36 et Jn 10) ? N'est-il pas le nouveau législateur (Mt 5-7 : Sermon sur la montagne) ? Il est appelé également le Beau pasteur en Jn 10.

Envoyé (shaliah) : Jésus parle et agit avec l’autorité que le Père lui donne : « Le Père qui m’a envoyé, lui, me rend témoignage. Vous n’avez jamais entendu sa voix, vous n’avez jamais vu sa face, et sa parole, vous ne l’avez pas à demeure en vous, puisque vous ne croyez pas celui qu’il a envoyé » (Jn 5,37-38) et autres extraits de Jean. Tout cela le place au rang de "l’Envoyé" par excellence. Saint de Dieu (Mc 1,24 ; Jn 6,69) ou Elu (Le 9,35 ; Jn 1,34) sont à comprendre dans le même sens d’"envoyé", d’ajusté à Dieu.

Messie : Jésus a toujours refusé, durant son ministère, d’être messie fils de David (Mc 12,35-37), titre trop politique (CEC 436).

Fils de Dieu : Jésus est appelé fils de Dieu dans le sens de nouvel Israël, de serviteur ajusté à Dieu, de fils de David... Ce titre prendra un contenu spécifique et nouveau.

Fils de l’homme : Les deux sens sont appliqués à Jésus (Jn 1,51).

Agneau : Si Jésus a été désigné comme l’Agneau de Dieu (Jn 1,36) avant Pâques, c’est en référence à Elie qui, à la fin des temps, viendra révéler la Torah scellée (Ap 5 ; Livre d’Hénoch, intertestamentaire). Après Pâques, il prendra aussi le sens de l’agneau pascal sacrifié.

Seigneur : Ce titre réservé à YHWH dans l’AT est appliqué à Jésus dans le NT, dès après Pâques.

Serviteur : Jésus est perçu comme le serviteur de YHWH, notamment à la lumière de sa Passion.

Rabbi : Jésus a été reconnu durant son ministère comme rabbi. .

 

2-Jésus peut-il être reconnu comme messie avant Pâques?

À Qumrân on attend un messie-Prêtre, né Israélite et juste. Il aura un rôle dans la guerre finale : Il sera appelé "fils de Dieu", " Fils du très haut' ; son Royaume sera éternel. Il jugera la terre en vérité et fera la paix. On attend aussi un messie prêtre/prophète qui réalisera peut- être Is un messie, fils de David, céleste, un Salomon, fils de David, qui serait guérisseur.

À certains égards, Jésus a les traits de ces messies, en même temps, il échappe à toute étiquette : il refuse tout rôle politique ou militaire, ne se retire pas au désert avec les siens comme les gens de Qumrân, il fréquente les pécheurs et les malades, etc.

Tous s’interrogent sur Jésus (Jn 7,1-52) : autorités religieuses et politiques, Saducéens, Hérodiens, Judéens, Galiléens, Pharisiens, le peuple... Jean Baptiste : Es-tu celui qui doit venir ? (Lc 7,19-20) et la réponse de Jésus cite Is 35,5-6. Jésus annonce une recréation dans la ligne d’Isaïe ; 26,19 ; 29,18-19 ; 61,1-2, sans exclure le jugement et la conversion (Ml 3,1-3)

 

3-« Qui dit-on que je suis ? »

Certains voient en lui le prophète (Élie ou Moïse)... Chacun apporte ses arguments. Finalement, on ne sait pas bien... Ce qui est sûr, c’est qu’il parle avec une autorité qui ne vient pas des hommes (Jn 7,40-52). Jésus choisit de se manifester au grand jour (Jn 7,14.26.28.37). En Jn 7,37, Jésus proclame qu’il est l’eau vive, c’est-à- dire la Torah nouvelle qui jaillit du Temple, qui assainit tout sur son passage et qui donne la vie (Ez 47,1-12). « Venez à moi » rappelle aussi Is 55,1 et Pr9,5. Pour tout Juif, la Torah est assimilée à la Sagesse préexistante au monde (Pr 8,22 ; Si 24,24), de même que le Temple a été pensé par Dieu avant la création du monde (Cf. Séq. Temple Nouveau).

[Gam 3S / 139-142]

Travail: émissions 44-45 RCF Jacques Bernard

44-Signe pour les croyants refus pour les juges 1
45-Signe pour les croyants refus pour les juges 2

 

Théo/Philo

 

« … Comme l’arc-en-ciel multicolore d’un unique soleil qu’on ne pouvait fixer. » 4-Comment dire l’événement « Jésus » ?

Lorsque les premières générations de chrétiens ont dû traduire cet événement dans la culture grecque, il a fallu choisir des mots et parfois en inventer. Ces mots ont pu installer une distance avec l’expérience initiale, parfois même la réduire à des concepts. En même temps, les mots donnent chair à l’expérience et font partie de l'expérience. Ils sont nécessaires à son plein déploiement et à son accueil. La relecture personnelle et communautaire à la lumière de l’Esprit du Christ et des Écritures est un moment clé de  l’expérience. Et ce que nous disons de l’événement Jésus n’est-il pas toujours en-dessous de la réalité ?

L’homme ne peut confesser par lui-même la divinité de Jésus : « Cette révélation t’est venue non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les deux » (Mt 16,17). Jésus révèle qui il est en faisant expérimenter de l'intérieur et dans la relation à lui, que tout vient d’un Autre qu’il appelle son Père. C’est parce qu’il met l’homme en capacité de vivre la communion avec le Père qu’il est reconnu comme pleinement homme et pleinement Dieu.

L’Esprit Saint peut seul transmettre fidèlement l’événement originel et cela par le Corps ecclésial dans la mesure où il demeure fidèle à cet Esprit. "L’événement Jésus" est un événement historique qui déborde toute expression. Il est irréductible à une idée, à un message, à une attitude morale, et même à une expérience spirituelle qui est néanmoins indispensable.

«En te voyant prier, tu es si près de Dieu, en te regardant vivre, tu es si près de nous »  5-Dieu peut-Il s’incarner ? Jésus est-il vraiment Dieu ?

Ce mystère de Jésus, les premières générations de chrétiens tenteront de l’exprimer. Peu à peu, les mots vont se préciser. Avec le passage à la culture grecque, les mots vont même parfois changer de sens. L’Église voit dans l’Incarnation le modèle de toute inculturation: il s’agit, non d’une adaptation superficielle, mais d’une fécondation profonde qui enrichit et purifie la culture dans laquelle le Christ se dit et qui dans le même temps déploie le mystère du Christ dans ses dimensions universelles (DGC 109).

Si le langage des conciles n’est plus le nôtre, la question demeure : Dieu peut-il rejoindre l’homme ? Dieu et l’homme peuvent-ils se rencontrer ? Tel est l’enjeu de la confession de foi : Jésus vrai Dieu et vrai homme.

6-Comment le dialogue avec les cultures amène-t-il à préciser la formulation de ce questionnement ?

Les Pères de l'Église et les Conciles œcuméniques répondent :

  • Clément de Rome : dans le judaïsme ancien, l’idée d’une binarité en Dieu pourrait bien exister ; la Parole aurait un statut divin: Adonaï et son Memra : le Seigneur et sa Parole. Ainsi, la Torah/Parole de Dieu est divine. Dire que Jésus est la Torah nouvelle, le Verbe/Parole de Dieu, c’est dire qu’il est Dieu (Cf. séquence Torah Nouvelle).
  • Ignace d’Antioche et Justin répondent au docétisme : Jésus accomplit les Écritures.
  • L’Évangile et les lettres de Jean : contre le docétisme.
  • Irénée de Lyon répond (Adversus Haereses) à la gnose (2° siècle) : Dieu parle dans la chair, Jésus récapitule toute l'histoire.
  • Tertullien développe le paradoxe de l’Incarnation, la personne du Christ, l'humanité du Christ est complète.
  • Origène : Jésus a une âme humaine.
  • Le concile de Nicée contre l'arianisme (325) s’appuie sur le NT :   Jésus   est totalement  et   vraiment    homme et totalement et vraiment    Dieu. Il est Fils de Dieu, engendré non  pas créé,  de   même nature que le Père (même "substance" ou même "nature" = homoouslos). CEC 463
  • Le concile d’Ephèse contre le Nestorianisme, en 431 entérine l’apport de Cyrille d’Alexandrie sur l’union des deux natures et sur Marie Théotokos : Jésus est une seule personne, Marie est Mère de Dieu. CEC 466
  • Le concile de Chalcédoine en 451 réagit contre la dualité et la confusion des natures : Jésus est un seul et même fils, une seule personne (hypostase) en deux natures sans confusion ni changement, sans division, ni séparation. CEC 468-469

Retenons ce double mouvement des conciles : s’enraciner dans l’événement originel et oser affirmer qu'en Jésus tout le salut de l’homme, du monde est réalisé.

[Gam 3S /131-133]

Contemple

 

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sq-3-12-dia, © Mess'AJE

 

Les langues allaient bon train en parlant de Jésus. Les apôtres, eux aussi, pénétraient lentement son mystère. « Qui dit-on que je suis ? » On fait alors le tour de tout ce que l’on dit : «Tu dois être Élie, ou bien l’un des prophètes, ou bien même Moïse. » « Mais vous, qui dites-vous que je suis ? » Alors Pierre répond, dans son désir de bien faire parfois impétueux : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » Sur le moment, cela n’avait pas l’air de grand-chose... Jésus avait toujours refusé, quoique fils de David, d’en être le Messie. Et Jésus répondit : « Tu ne sais pas ce que tu dis, mais l’Esprit parle en toi et te donne raison. Tu es Pierre et sur toi je bâtirai mon peuple. » Et qui es-tu, Jésus, caché dans ton mystère ?... Car nous voilà réduits à n’avoir plus d’autre critère que ton visage ! En te voyant prier, tu es si près de Dieu ; en te regardant vivre, tu es si près de nous... Tes paraboles, tes miracles, la Loi que tu transfigurais étaient comme autant de reflets d’un feu qu’on devinait en toi et te venait d’ailleurs, comme l’arc-en-ciel multicolore d’un unique soleil qu’on ne pouvait fixer. Ou alors ce n’était qu’un mirage qui conduit à la mort... On attendait Élie... Lui seul pourrait nous dire...